Pecha Kucha « The art of concise presentations »

Les 7 Péchés Kapitaux

Dans les nombreuses formations de Pecha Kucha (PK) que j’ai eu l’occasion de donner, malgré les conseils sur la bonne manière de composer une présentation PK, j’ai constaté qu’un grand nombre de personnes, et notamment les orateurs les plus expérimentés, continuaient de tomber dans les pièges de ce format à la fausse apparence de simplicité.

Plutôt que de donner la nième version de « comment rendre ma présentation captivante », voici les erreurs les plus courantes que j’ai pu repérer. Puissiez-vous les éviter !

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1. « Le Pecha Kucha est un mode de présentation comme un autre »

Le Pecha Kucha implique de prendre le temps de préparer des paramètres supplémentaires, surtout si votre style de présentation était plutôt du type « bullet points » :

  • Apprivoiser le rythme de défilement automatique des images et y adapter votre débit de parole (entraînement).
  • Choisir des images percutantes (recherches).
  • Adapter un scénario aux images (recherches).

2. « Le Pecha Kucha limite ma pensée, je ne peux pas l’adapter »

Le Pecha Kucha n’a pas pour mission, ni la prétention, en 6 min 40, d’exprimer la complexité de votre pensée. Ce format a pour but d’inspirer et d’inciter le public à en découvrir plus.

Ce qui fait dire que le PK est à la pensée, ce que la bande-annonce est au film : un aperçu qui doit mettre en appétit. Chaque soirée Pecha Kucha prévoit d’ailleurs automatiquement une deuxième partie où les orateurs sont mis en présence du public autour d’un verre et de quelques verrines pour poursuivre les échanges.

3. S’y prendre 1 semaine à l’avance (a fortiori, à la dernière minute)

Bien que certains orateurs y soient parvenus en sacrifiant plusieurs heures de sommeil et leur sérénité, la recherche d’images et l’adaptation de votre discours au défilement automatique consomment une grande partie du temps de préparation de votre présentation.

Vous devrez ainsi apprivoiser le rythme de défilement, adapter votre débit et votre texte pour qu’ils collent aux images. Plusieurs répétitions sont nécessaires afin de maîtriser le format et se sentir à l’aise. Si vous êtes rapide, votre travail de préparation prendra 1 ou 2 jours. Vous gagnerez une présentation concise et impactante, que vous pourrez facilement réutiliser.

4. Je n’ai pas besoin de m’entraîner !

J’ai coaché de nombreux orateurs expérimentés que j’ai vus complètement perdus ou bafouillant lorsqu’ils se rendaient compte que leur texte était trop court, trop long ou trop littéraire (difficile à dire). Heureusement, c’était à la répétition !

Le dire, le répéter, le répéter, le répéter et encore le répéter ! Ou encore fail fast, often and cheap. Entraînez-vous le plus rapidement possible, par exemple, sur vos 5 premières slides !

5. Les images se trouvent facilement sur les moteurs de recherche

Pas faux, on en trouve même des tas. « La puissance des images », ce slogan vous dit quelque chose ? En créant un Pecha Kucha, c’est comme si vous créiez un mini-film où les images défilent plus lentement, certes, mais les effets sur le spectateur sont les mêmes.

Si vos images sont bien choisies : captivantes, motivantes, émouvantes, drôles, interpellantes, vos auditeurs décolleront, leur imagination et votre voix feront le reste !

Le truc : lancez des recherches des sites comme pinterest, instagram ou flickr. Ce sont de véritables collections d’images de qualité classées sur mot-clé choisis par les utilisateurs et offrent une meilleure vision et des images associées. Pour des images libres de droit, consultez ce blog !

6. Attendre la photo suivante pour continuer votre discours…

Cette façon de faire assez courante rend le discours haché, bref, c’est une … boucherie… En moins de 5 secondes, vous avez anéanti votre auditoire.

Le côté magique du PK vient du fait que les images se succèdent comme si elles obéissaient à votre discours. Il faut absolument préserver cette illusion, et c’est facileEntraînez-vous et faites votre discours comme si les images n’existaient pas.

Trois possibilités s’ouvriront à vous :

  1. Vous êtes en retard sur les images. Vous finissez tranquillement votre idée (voire vous l’écourtez) et passez à la suite : au moment où votre discours rejoint l’image, le public fait woaw en découvrant la manière dont vous avez illustré votre propos.
  2. Vous êtes en avance sur les images et vous commencez l’idée suivante avant que l’image ne change : le public fait woaw en découvrant le lien entre le texte et l’image suivante.
  3. Enfin, le fin du fin, votre discours tombe pile au changement d’image, et là, les gens vous prennent pour un sorcier.

Bref, vous êtes gagnants dans tous les cas de figure !

7. Le Pecha Kucha, c’est sérieux !

Oui, la préparation est sérieuse, mais avant tout, le public est là pour passer un bon moment et écouter de bonnes histoires.

Alors, même si votre sujet est dramatique, préservez quelques instants pour intégrer un peu d’humour et de légèreté. Les images peuvent être de puissantes alliées !

Prenez-y du plaisir ! Bon travail !

Pecha Kucha, 20 fois 20 secondes pour inspirer

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